Sur les affiches, le président de la Commission européenne y était présenté comme le complice du milliardaire George Soros, tête de Turc d'Orban, pour imposer à la Hongrie une invasion migratoire. Une campagne aux relents antisémites qui a mis en difficulté à la fois les instances du PPE et sa tête de liste pour la campagne des Européennes, Manfred Weber.
Viktor Orban a contre lui douze partis des pays scandinaves, du Benelux, de la Grèce, du Portugal et avec lui, la Slovénie. Silence des Allemands de la CDU et de la CSU, ce sont pourtant eux qui vont faire la différence car ils sont les plus nombreux au sein du PPE. Signe de leur importance, la campagne de Viktor Orban s’est essentiellement déroulée dans la presse allemande.
L’homme fort de Budapest, comme toujours, souffle le chaud et le froid. D’un côté, il adresse aux dirigeants des partis qui réclament son départ, ses excuses - le Premier ministre hongrois les avait qualifiés d’idiots utiles de la gauche -, de l’autre, Viktor Orban ne change pas d’un mot sa rhétorique sur une déferlante d’immigration à stopper, ou bien sur une culture chrétienne en Europe à défendre.
Pendant ce temps-là, le PPE se déchire. Entre ceux qui n’en peuvent plus des provocations de Viktor Orban et ceux qui ne veulent pas perdre de précieux sièges à l’issue des Européennes. La direction du parti pense à un compromis, une suspension temporaire le temps de la campagne électorale.