Avec notre bureau à Bruxelles,
A la demande des pays de l'UE, la Commission européenne avait passé au peigne fin une cinquantaine d’États fortement soupçonnés de fermer assez systématiquement les yeux sur les opérations de blanchiment d’argent sur leur territoire. Après enquête, seize de ces pays se sont retrouvés sur une liste noire, laquelle oblige les banques européennes à des vérifications supplémentaires des mouvements de capitaux depuis et vers ces petits paradis spécialisés.
C’est le rajout par la Commission de sept pays complémentaires qui a déclenché une vague de critiques, portant essentiellement sur la méthodologie utilisée et fortement inspirée par Washington. Deux sont en effet des alliés des États-Unis : le Panama et l’Arabie saoudite, et les quatre territoires américains : les Samoa américaines, Guam, Porto Rico et les Îles Vierges américaines.
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Mercredi, les ambassadeurs à l'UE des vingt-huit pays ont cédé et ont – à l’unanimité – recommandé à leurs ministres de l’Intérieur de rejeter la liste dans sa composition actuelle et de demander à la Commission européenne de revoir sa copie. Les ministres de l'Intérieur de l'UE devraient valider formellement ce rejet ce jeudi lors d'une réunion dans la capitale.
« Les 28 de l'UE ont laissé passer une occasion de montrer leur engagement dans la lutte contre le blanchiment d'argent et la corruption mondiale », s'est emporté Carl Dolan, directeur de Transparency International.