Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Intitulé le « Fonds pour des villes plus fortes », le programme de 1,8 milliard d’euros est surtout destiné aux circonscriptions du nord-ouest et du centre de l’Angleterre, et devrait s'étaler sur six ans après le Brexit. Mais cette initiative apparemment concoctée très récemment s'est immédiatement retournée contre le gouvernement, s'attirant des critiques de toute part.
Certains députés conservateurs n’ont pas caché leur colère en découvrant que ces subventions seraient surtout destinées à des régions tenues par des élus travaillistes, tandis que le Labour a, pour sa part, dénoncé une manœuvre pour en réalité convaincre les députés de ces circonscriptions pro-Brexit de soutenir l'accord de retrait de Theresa May le 12 mars.
La Première ministre a besoin de ces soutiens
Le parti d’opposition accuse ainsi la Première ministre de vouloir acheter le vote de ces députés travaillistes. Il en veut pour preuve plusieurs réunions privées organisées ces derniers temps entre Theresa May et certains parlementaires travaillistes qui se disent prêts à soutenir son accord de retrait lorsqu’il sera de nouveau soumis au vote du Parlement.
Au Royaume-Uni, les commentateurs politiques estiment qu’une trentaine de députés Labour pourraient accepter cet accord. Ils font remarquer que la Première ministre a effectivement besoin de leur soutien pour contrebalancer les « ultra brexiters » au sein de son propre parti conservateur. Des Torries qui vont probablement s’opposer à son accord jusqu’au bout.
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