Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Près de 300 jours qu’elles manifestent devant cette usine. Elles, ce sont les 132 employées de la marque Flormar, qui appartient à Yves Rocher, et qui ont été licenciées en mai dernier.
Soit 132 licenciements sur les 400 postes que comptait l’usine. Officiellement, pour la direction, elles l’ont été pour « mauvaise performance au travail ». Mais pour ces employées, en très grande majorité des femmes, leur licenciement s’explique par une autre raison. C’est aussi l’avis de cette ouvrière, Sultan, qui manifeste devant l’usine : « J’ai travaillé neuf ans dans cette usine. Et le 15 mai dernier, j’ai été licenciée après m’être syndiquée. Depuis, je ne peux plus travailler. Car personne ne veut nous embaucher, on nous soupçonne d’accusations absurdes, "terrorisme", "vol"... Pas une seule usine ne veut nous embaucher. »
Aujourd’hui, le syndicat les soutient en leur versant une centaine d’euros par mois et en tenant une soupe populaire devant l’usine. Les ouvrières, elles, entendent bien manifester jusqu’à leur réintégration même si elles reconnaissent que l’ambiance au retour serait très difficile.
D’ici là, elles appellent à un boycott des produits de la chaîne. Des produits qui sont toujours fabriqués dans cette usine, à quelques mètres à peine des manifestantes.