Theresa May avait prévenu : ce sera son accord, une sortie sans accord ou pas de Brexit du tout. Sous pression pour repousser la date de sortie de l'Union européenne fixée au 29 mars, la Première ministre britannique a décidé d’acculer un Parlement indécis. Les députés devront se décider le 12 mars au plus tard. Si l’accord que Theresa May a négocié avec les Vingt-Sept n’est pas adopté par une majorité d’entre eux, le Royaume-Uni risque de sortir de l’UE sans accord.
Theresa May joue clairement la montre mais à Westminster de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette stratégie. Une éventualité qui divise au sein du parti conservateur et du gouvernement: trois ministres viennent d’annoncer qu’ils s’apprêtent à voter en faveur d’une extension de l’article 50, c’est-à-dire d'un délai supplémentaire. « C’est un chantage sur le Brexit » affirme la députée Sarah Wollaston qui, avec deux autres collègues, a quitté la semaine dernière le groupe conservateur pour rejoindre des élus indépendants à la Chambre des communes.
« La décision de repousser une nouvelle fois ce vote significatif est le summum de l'irresponsabilité », dénonce pour sa part Keir Starmer, chargé du Brexit au sein du Parti travailliste.
Theresa May espère toujours obtenir de ses collègues européens un assouplissement de leur position sur le contrôle de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. La chef du gouvernement a précisé que les négociateurs britanniques retourneraient à Bruxelles mardi. Le chef de file de l'opposition Jeremy Corbyn veut quant à lui renégocier l'accord de Brexit avec l'Union européenne s'il arrive au pouvoir et n’écarte pas l’éventualité d’un nouveau référendum qui permettrait aux Britanniques de trancher.