La presse espagnole revient abondamment ce jeudi matin sur les relations ambiguës qu’a entretenues Pedro Sanchez avec les séparatistes catalans, rapporte notre correspondant François Musseau. «Le ver était dans le fruit», disent en substance les journaux.
Dès juin 2018, lorsque Pedro Sanchez s'est allié au Parlement avec les séparatistes catalans, il a scellé en quelque sorte des «liaisons dangereuses», souligne malicieusement le quotidien conservateur ABC. Le chef de file socialiste a été bien naïf de penser qu’il pourrait s’entendre avec les sécessionnistes, selon le journal, et ne pas imaginer qu’il allait recevoir « un coup de poignard dans le dos » sous la forme du rejet de son projet de budget.
Le quotidien El Mundo va plus loin et ne croit pas en l’ingénuité de Pedro Sanchez. Le chef du gouvernement a voulu faire un pacte avec le diable, qui « lui a explosé à la figure », peut-on lire. Il a mis ses intérêts en avant - dit un éditorial de ce journal -, en l’occurrence le vote de sa loi de finances, pour se maintenir, coûte que coûte, au pouvoir.
A en croire le journal catalan La Vanguardia, il était un peu évident que cette alliance contre nature ne pouvait pas durer bien longtemps et que le gouvernement de Sanchez était, de toutes façons, en sursis. Pourquoi ? interroge le quotidien. Parce que le gouvernement de Sanchez et les séparatistes allaient forcément buter sur la question clé de l’autodétermination. El diario.es abonde dans le même sens: l’autodétermination, c’est l’obstacle infranchissable. Les séparatistes ne peuvent y renoncer et Sanchez ne peut pas l’envisager, d’où « la rupture ».