Avec notre bureau à Bruxelles,
A l’issue de sa première rencontre avec le président de la Commission européenne, Theresa May a publié un bref communiqué commun avec Jean-Claude Juncker. Comme on pouvait s’y attendre, chacun campe fermement sur ses positions.
La Première ministre britannique revient évidemment à la charge pour que des modifications soient apportées à l’accord de sortie et que le « filet de sécurité » (« backstop ») pour l’Irlande soit revu, c’est-à-dire exactement ce que demande la Chambre des Communes.
Mais en face, le président de la Commission européenne ne peut que rappeler le mantra de l’Union depuis la fin de l’automne : il n’y aura pas de renégociation de l’accord de sortie qui représente déjà lui-même d’importantes concessions.
Le succès n’est pour l’instant pas au rendez-vous pour Theresa May, d’autant que les Européens ont de nouveau assuré ce mercredi le Premier ministre irlandais de leur solidarité.
Avec pour objectif de trouver des arguments à présenter à la Chambre des communes, Jean-Claude Juncker et Theresa May ont convenu de se retrouver à nouveau avant la fin du mois et une rencontre entre le négociateur européen Michel Barnier et le secrétaire d’Etat britannique pour le Brexit est aussi annoncée pour lundi. Mais pour l’instant les seuls sujets à débattre concerneraient la future relation euro-britannique.
Coup de frein sur la croissance en Angleterre
A l'approche du Brexit, l'incertitude grandit dans les milieux économiques en Angleterre. La Banque d'Angleterre vient d'abaisser, ce jeudi, ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2019 à 1,2% contre une estimation précédente à 1,7% publiée en novembre dernier.
La menace d'une sortie sans accord est de plus en plus présente. Selon la Banque d'Angleterre « même si les entreprises accélèrent leur dispositif d'urgence, l'économie dans son ensemble n'est toujours pas préparée à une sortie sans accord et sans transition. »
Cette incertitude autour du Brexit pèse de plus en plus sur l'activité économique de l'Angleterre et freine les investissements au point que le pays pourrait connaitre son taux de croissance le plus bas depuis ces dix dernières années.
Pour le moment, le taux directeur de la Banque centrale reste inchangé à 0,75%, mais les marchés s'attendent à le voir grimper à 1,1% d'ici deux ans. Reste que si l'on en croit la Banque centrale ce taux directeur pourrait monter, encore plus haut, en raison d'une probable inflation dans les deux années à venir.
Enfin, selon certains experts, en cas de Brexit sans accord, la livre sterling pourrait chuter de 5 à 10%. Une volatilité qui pourrait avoir de sérieuses conséquences sur l'économie britannique surtout dans un contexte de ralentissement mondial.