Avec notre correspondant à Dublin, Julien Lagache
Un mur surmonté d’un mirador, des soldats et des douaniers en faction…
Ce n’est qu’une mise en scène, mais c’est ce qui pourrait advenir de la frontière irlandaise si le Royaume-Uni quitte l’UE sans accord préviennent les manifestants.
Un retour en arrière que refuse Maeve McKeefry, professeure de commerce côté nord-irlandais : « J’ai grandi pendant les troubles. Je sais à quoi ressemble une frontière sur cette route et je n’en veux pas pour mes enfants. La libre-circulation a amené la prospérité, plus d’éducation. Il y a aussi des liens forts entre les deux Irlande et pour moi une frontière physique risque de défaire tous les progrès réalisés ».
Symbole des violences passées, la fausse frontière est symboliquement détruite à coups de masse. Les manifestants ne veulent pas voir l’île de nouveau coupée en deux. Et malgré un scénario plus probable que jamais, Declan Fearon, président d’une association de frontaliers juge qu’il reste du temps pour l’empêcher : « Il est crucial d’être entendu. Jusqu’à présent, Londres ne nous a pas écoutés, mais à mesure qu’on approche du 29 mars, le gouvernement britannique va se rendre compte de l’importance du sujet et de l’engagement européen à ne pas toucher au backstop et il réalisera qu’il doit agir ».
Car pour les manifestants, seuls le « backstop » permettrait d’éviter une frontière en maintenant l’Irlande du Nord alignée sur les normes européennes, alors que c’est ce dispositif qui pose problème au Parlement britannique.