La première manifestation de la journée a eu lieu à Séville devant le parlement régional, où Vox doit permettre ce mercredi à une coalition Parti populaire (droite)-Ciudadanos (centre) de prendre le pouvoir dans ce bastion socialiste depuis 36 ans.
Criant « Nos droits ne sont pas à négocier » et brandissant des pancartes et des drapeaux violets, couleur du mouvement féministe, des milliers de personnes, très majoritairement des femmes, se sont rassemblées.
Sous le mot d'ordre « Pas de pas en arrière dans l'égalité », d'autres manifestations, soutenues par les socialistes au pouvoir et la gauche radicale, ont été convoquées à 19h heure locale dans des dizaines de villes, dont Madrid et Barcelone.
Vox demande l'abrogation de la loi sur les violences machistes
Les féministes sont vent debout contre Vox, car ce parti a fait de l'abrogation de la loi sur la lutte contre la violence machiste l'un de ses principaux chevaux de bataille. Il l'accuse de « criminaliser » les hommes et de favoriser les plaintes de femmes « sans scrupules ».
« Ils disent qu'il ne s'agit pas de violences contre les femmes en particulier, mais de violences domestiques. On sait très bien, malheureusement, que la violence contre les femmes est spécifique. Les femmes sont prostituées, les femmes sont violées, c'est une violence qui s'exerce contre les femmes pour le simple fait d'être des femmes », s’insurge Lourdes Pastor, un militante féministe qui a défilé dans les rues de Séville.
« En Espagne, il y a eu plus de 1 000 féminicides en dix ans, depuis qu'on a pris conscience que les violences contre les femmes sont un phénomène spécifique et que l'on comptabilise les meurtres de femmes. Nous nous sommes levés ce 15 janvier pour dire que les droits des femmes ne peuvent pas être remis en cause, ils ne sont pas négociables, ne sont pas à vendre, parce qu'il s'agit de droits fondamentaux, de droits humains. »
Vox, qui tient par ailleurs un discours ultra-nationaliste et anti-immigration, prône également la suppression des « organismes féministes radicaux subventionnés ». Ce parti avait d'ailleurs fait de l'abandon de mesures contre la violence machiste sa première demande lors de ses négociations avec le Parti populaire sur un accord d'investiture en Andalousie. Cette condition, qui a suscité une large indignation, n'a finalement pas été incluse dans l'accord.