Avec notre correspondante à Londres, Emeline Vin
Une situation « d’extrême urgence » qui justifie que le gouvernement n’ait pas passé d’appels d’offres pour sa nouvelle flotte de ferries. Seize mille camions traversent la Manche tous les jours, et c'est tout autant qu’il faudra contrôler dans le cas d’une sortie de l’Union européenne (UE) sans accord. Un cauchemar en perspective pour les villes portuaires de Calais, côté français, et de Douvres, côté anglais, cela va représenter des heures d’attente et des bouchons monstrueux.
Avec ces nouveaux ferries, le gouvernement veut répartir la pression routière sur les ports de Plymouth, Portsmouth et Roscoff, par exemple. L’opposition libérale-démocrate a dénoncé une « pure folie » et des « dépenses inconsidérées ».
Trois entreprises vont se répartir les contrats. Une britannique, qui va recevoir quinze millions d’euros, mais surtout deux européennes : la Danoise DFDS et la Française Brittany Ferries, dotées chacune de près de 50 millions d’euros. Soit de l’argent public accordé à des entreprises européennes… pour prévoir justement le Brexit. Un choix qualifié d’assez ironique, par les Libéraux-Démocrates. Selon la BBC, même si un accord avec l’UE est trouvé, les entreprises devraient toucher une partie des sommes.