De notre bureau à Bruxelles,
Dans une résolution commune, les 29 pays de l’Otan accusent pour la première fois expressément la Russie de violer le traité FNI des Forces nucléaires intermédiaires. Sur le banc des accusés, le Novator 9M729, connu à l’Otan sous le nom de SSC-8.
Depuis des années, l’Otan demande des explications à la Russie sur ces missiles de moyenne portée dont les lanceurs sont montés sur des camions, un contentieux que portait déjà la Maison Blanche du temps de Barack Obama.
« Evidemment tous les missiles sont dangereux, mais ceux-ci le sont particulièrement, car ils sont difficiles à détecter. Ils sont mobiles, ils peuvent être nucléarisés, ils réduiront le délai de réaction, ils peuvent atteindre des villes européennes et du coup ils abaissent le seuil à partir duquel il y aurait une utilisation potentielle d’armes nucléaires lors d’un conflit. C’est pourquoi le traité FNI a été si important et c’est pourquoi il est si grave que ce traité puisse désormais d’être démantelé à cause des violations russes », explique Jens Stoltenberg, secrétaire-général de l’Otan.
L’Otan veut donner une dernière chance à la Russie de sauver ce traité, un des piliers de l’architecture mondiale de stabilité stratégique. Le ministre américain des Affaires étrangères Mike Pompeo va plus loin et précise que la Russie dispose de soixante jours.
Signé en décembre 1987 par Gorbatchev et Reagan pour résoudre la crise des euromissiles, le traité FNI interdit de déployer des missiles d’une portée de 500 à 5 500 km, ce qui protège surtout l’Europe. A l’époque on parlait des Pershing américains et des SS20 soviétiques, mais aujourd’hui Donald Trump veut sortir de ce traité et pour une fois les pays de l’Otan le soutiennent sans réserve.
► (Re) lire : Tensions en mer d'Azov: la mise en garde de l'Otan à la Russie