Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Le coup est si rude pour l’opposition géorgienne, qu’elle a eu peine à mobiliser ses troupes dimanche 2 décembre. L’ambiance était morose devant l’ancien Parlement, lieu de tous les combats politiques depuis 30 ans dans l’ex-république soviétique.
Devant 5 000 manifestants, les leaders du Mouvement national uni, qui a dirigé le pays de 2004 à 2012, ont dénoncé les centaines de milliers de voix « volées ». Petite moustache et lunettes d’intellectuel, Grigol Vashadzé, candidat qui a récolté 40% de suffrages au second tour, a promis de lutter contre cette injustice par des moyens démocratiques.
Applaudissements polis d’une foule comme abattue… et qui s’est réveillée lorsqu’est apparu sur écran géant son vrai leader, l’ancien président Mikheïl Saakachvili : « Bonjour, je veux saluer les vétérans de notre lutte, et aux gens qui sont venus ici aujourd’hui », a-t-il dit depuis son exil aux Pays-Bas. Accusé d’abus de pouvoir, M. Saakachvili n’est pas rentré dans son pays depuis 2013.
Après cette élection présidentielle, l’opposition sent qu’elle pourrait séduire à nouveau les 3,7 millions de Géorgiens, mais elle demeure divisée quant à la façon de se recomposer : avec ou sans Mikheïl Saakachvili ? L’ancien président attire autant de partisans qu’il en repousse.