Mer d'Azov: les alliés de Kiev appellent au calme

Les Européens préviennent contre tout risque d'escalade entre l'Ukraine et la Russie en mer d'Azov où la situation reste très tendue depuis l'accrochage du 25 novembre.

Quatre jours après l'accrochage entre navires russes et ukrainiens en mer d'Azov, les Européens s'emploient désormais à faire retomber la pression. Tout en rendant le président russe Vladimir Poutine responsable du regain de tensions, Angela Merkel a ainsi exhorté ce jeudi les Ukrainiens à rester « avisés » et « raisonnables ».

« Il ne peut y avoir de solution militaire à ces confrontations », a insisté la chancelière allemande, alors que le président ukrainien Petro Porochenko a appelé l'Otan à déployer ses navires pour garantir le passage dans le détroit de Kertch. L'Otan, qui se penchera sur ces tensions la semaine prochaine, a rappelé que sa présence dans la région était déjà conséquente, et que ses navires avaient passé cette année 120 jours en mer Noire, contre 80 l'an passé. 

« La France et l’Allemagne sont prêts à œuvrer à une solution dans le cadre du format Normandie avec la Russie et l’Ukraine même si les résultats sont restés jusqu’à présents très, très modestes », a annoncé Angela Merkel.

Pour les Européens, il n'est pas question non plus – pour l'instant du moins – de renforcer les sanctions contre la Russie, même si plusieurs pays de l'UE y seraient favorables. Les alliés de Kiev se contentent d'appeler fermement Moscou à ne pas entraver la circulation dans le détroit de Kertch, contrôlé par Moscou et qui permet aux navires ukrainiens d'accéder à leurs ports.

Le sujet devrait en tout cas être abordé lors du G20 qui s'ouvre ce vendredi à Buenos Aires, en Argentine. Il aurait également pu être au menu d'une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine prévue en marge du sommet. Mais une heure après avoir jugé que cette entrevue se déroulerait à un « moment très opportun », le président américain a finalement décidé de l'annuler.

« En partant du fait que les navires et les marins n'ont pas été retournés par la Russie à l'Ukraine, j'ai décidé qu'il serait mieux pour toutes les parties concernées d'annuler ma rencontre préalablement prévue en Argentine avec le président Vladimir Poutine », a-t-il tweeté.

Pour CNN, ce brutal revirement du président américain vise sans doute à dévier l'attention médiatique de la révélation du faux témoignage devant le Sénat de son ancien avocat dans l'enquête sur la collusion de son équipe de campagne avec la Russie en 2016. Peu avant, devant un tribunal fédéral de New York, Michael Cohen venait en effet d'avouer avoir menti pour protéger Trump dans cette enquête russe.

L'annulation a été immédiatement saluée par le président ukrainien Petro Porochenko sur Twitter : « C'est comme ça qu'agissent les grands leaders. »

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