La Finlande a décidé de suivre l'Allemagne, la Norvège et le Danemark sur leur position. Le pays ne vendra plus d'armes à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis. Il y a deux mois un site d'information finlandais avait diffusé une vidéo montrant des véhicules blindés fabriqués par le pays nordique utilisés par les Emiratis dans l'ouest du Yémen. Certains étaient équipés d'armes lourdes russes. Au Yémen, le conflit entre rebelles et forces loyalistes fortement appuyées par l'Arabie Soudite et les EAU a fait 10 000 morts en trois ans. Les affrontements et bombardements ne sont pas terminés. Le Yémen subit l'une des plus graves crises humanitaire du globe.
Il aura donc fallu cette mort-là, celle de l'éditorialiste du Washington Post Jamal Khashoggi assassiné dans le consulat saoudien d'Istanbul le 2 octobre dernier pour que certains pays européens cessent, pour un temps en tout cas, de fournir les armes de ce conflit. « La situation au Yémen est à l'origine de cette décision, a affirmé le Premier ministre finlandais, tout en reconnaissant que la mort de Jamal Khashoggi faisait partie "de la logique générale". »
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■ L'émissaire de l'ONU au Yémen était à Hodeida
Martins Griffiths a plaidé pour une trêve durable et un rôle majeur de l'ONU au port d'Hodeida, ville stratégique au coeur du conflit entre forces pro-gouvernementales et rebelles houthis.
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Voilà plusieurs mois que les bombardements de la coalition arabe et les affrontements entre forces rebelles et loyalistes font trembler les habitants d'Hodeida. Vendredi, l'émissaire des Nations unies était sur place pour rappeler au commandement houthi sur le terrain son message : « tout faire pour protéger la population civile ».
La ville portuaire est tenue par les factions rebelles mais elle est entourée des forces loyalistes soutenues par la coalition menée par l'Arabie saoudite. Depuis 10 jours une trêve est observée. Mais elle est très fragile. Martin Griffiths a annoncé que les Nations unies étaient prêtes à jouer un rôle majeur dans la gestion du port d'Hodeida, vital pour le pays. Auparavant il était à Sanaa ou il s'est entretenu avec le dirigeant des forces rebelles houthies.
Sa visite intervient alors que la communauté internationale commence à se mobiliser après quatre ans de guerre au Yémen. Les appels à cesser les combats se multiplient. Des pourparlers de paix pourraient se tenir le mois prochain en Suède.