Avec notre correspondante à Berlin, Emmannuelle Chaze
C'est devant le tribunal pour mineurs de la ville de Münster en Rhénanie-du-Nord-Westphalie que débute le procès d'un homme de 94 ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il était âgé de moins de 21 ans, cet homme a été garde SS dans le camp de concentration de Stutthof, en Pologne occupée. Il est accusé de complicité dans les meurtres de centaines de personnes entre 1942 et 1945.
Depuis 2011 et le procès d'un ancien garde du camp de Sobibor, la justice allemande ne cherche plus à déterminer avec précision les faits commis par l'accusé, il suffit que ce dernier ait participé à la machine de mort qu'était le camp nazi pour que sa responsabilité soit établie. Grâce à cette jurisprudence, les acteurs passifs, complices ou exécutants doivent désormais répondre de leurs actes et assumer leur rôle dans la responsabilité collective des meurtres nazis.
Plus de 70 ans après la guerre, l'Allemagne est dans une course contre la montre pour juger les derniers survivants SS : une portée symbolique et pédagogique dans un pays longtemps accusé de prendre ces mesures trop tardivement.