Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
« Stupide », « absurde », « inacceptable » : on ne peut pas dire que la suggestion de Theresa May d’allonger la transition après le Brexit, ait rencontré un franc succès auprès des députés britanniques.
L’idée serait de donner plus de temps aux négociateurs afin de trouver un futur accord commercial entre le bloc européen et le Royaume-Uni et éviter ainsi de recourir à un filet de sécurité, le fameux « backstop » si controversé sur la question de la frontière irlandaise.
Or si du côté de l’UE on accueille, certes sans grand enthousiasme, mais favorablement cette prolongation de plusieurs mois, voire un an, à Westminster c’est une autre histoire.
Comme pour son plan de Chequers, Theresa May a déclenché une levée de boucliers générale.
Les Brexiters d’abord l’ont accusée de faiblesse en acceptant un énième compromis et de condamner le pays à rester encore plus longtemps sous la férule européenne. Les partisans d’un maintien dans l’Union ont eux aussi critiqué un délai malvenu alors que les conséquences du Brexit se faisaient déjà sentir.
Enfin, le parti travailliste de Jeremy Corbyn en a profité pour réclamer à nouveau le départ d’une dirigeante incapable de mener à bien le Brexit et proposer des élections législatives pour donner une chance au Labour de reprendre les négociations en main.
(Re) lire : Brexit: à Bruxelles, les Vingt-Sept actent l'absence de progrès