Après leur accord sur la nomination des prêtres, Pékin comme le Saint-Siège ont démenti toute rumeur sur un futur rétablissement de leurs relations diplomatiques, rompues en 1951. Pour autant, la Chine continentale est claire sur ses intentions : elle veut subtiliser à Taïwan son allié le plus important.
Ces deux dernières années pas moins de trois pays sont tombés l’escarcelle de Pékin. Ils ne sont plus que 17 aujourd’hui dans le monde à reconnaitre Taïwan, dont le Vatican, aujourd’hui le seul soutien de Taipei en Europe.
Taïwan était donc pressé de montrer que les liens avec le Saint-Siège, vieux de 76 ans, était toujours forts malgré l’accord avec Pékin. Ce dimanche de canonisation tombait donc bien.
De fait, depuis son arrivée vendredi, le vice-président taïwanais a été reçu avec tous les égards : Chen Chien-jen a bénéficié d’une visite privée de Castel Gandolfo, la résidence papale. Hier il s’est rendu à la Basilique Saint-Pierre où il a prié, a-t-il expliqué, pour Taïwan et la paix entre les deux Chines.
Ce dimanche, il rencontre le pape François lors d’une audience privée, durant laquelle il doit l’inviter à venir l’an prochain à Taïwan et lui demander de « continuer à faire attention à Taïwan et aux 300 000 catholiques taïwanais ». Une communauté catholique estimée à plus de 12 millions de personnes en Chine continentale.