Disparition de Jamal Khashoggi: Ankara veut perquisitionner le consulat saoudien

Cela fait plus de dix jours que le journaliste Jamal Khashoggi n'a plus donné signe de vie après son entrée au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Alors que l'enquête se poursuit avec l'arrivée, vendredi 12 octobre, d'une délégation saoudienne en Turquie, Ankara accuse Riyad de ne pas coopérer. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a demandé samedi aux autorités saoudiennes d'autoriser les enquêteurs à perquisitionner le consulat, sans succès pour l'instant. Les autorités turques semblent désormais convaincues que le journaliste a été assassiné et assurent même en détenir les preuves.

Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

Cela fait plusieurs jours que des officiels turcs affirment aux médias locaux et internationaux, sous couvert d'anonymat, disposer d'enregistrements prouvant que Jamal Khashoggi a été torturé et tué à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite.

Si de telles preuves existent, la question est de savoir comment les autorités turques se les sont procurées. Le quotidien Sabah, progouvernemental, soutient que Jamal Khashoggi aurait enregistré son interrogatoire grâce à sa montre connectée, et aurait envoyé cet enregistrement vers son espace de stockage en ligne et vers son smartphone qu’il avait confié à sa fiancée.

Beaucoup de points d'interrogation entourent toutefois cette théorie. Le journaliste avait-il encore sa montre sur lui au moment de l'interrogatoire présumé ? Si oui, a-t-il pu l'enregistrer et surtout, a-t-il eu le temps et la possibilité technique d'envoyer ces fichiers ?

D'autres spéculations circulent, certains médias avançant par exemple qu'Ankara disposait de micros dans l'enceinte du consulat. Preuves sonores ou pas, la Turquie continue d'insister pour fouiller le bâtiment, en le traitant comme une scène de crime, ce que Riyad refuse pour l'instant.

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