Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
La décision du conseil municipal de Vérone a de quoi faire frémir. Votant une motion portée par un conseiller municipal de la Ligue, la ville est la première d'Italie à avoir décidé d’octroyer des fonds publics aux associations catholiques locales pour les soutenir dans leur campagne anti-IVG. En réaction, des milliers de personnes ont défilé ce samedi dans les rue de cette ville du nord de l'Italie pour protester contre cette décision et réclamer un « avortement libre, sûr et gratuit ».
Dans le pays, entre 70 et 85 % des gynécologues, selon les régions, refusent de pratiquer des IVG en faisant jouer la clause de conscience. L’influence de l’Eglise est un grand sujet de débat. Certains sociologues estiment que le poids des catholiques les plus conservateurs augmente. Pour d’autres, les praticiens qui sont objecteurs de conscience le sont plus pour des raisons personnelles que religieuses.
Quoi qu’il en soit, pour les femmes qui choisissent, ou sont contraintes d’interrompre leur grossesse, notamment les migrantes, la situation est alarmante. Elles sont en effet souvent obligées d’avorter dans la clandestinité. Bien décidées à défendre la loi sur l’avortement, les associations féministes et humanitaires vont donc poursuivre leur mobilisation au niveau national, jusqu’au 8 mars.