Avec notre correspondant au Vatican, Eric Sénanque
En quarante-huit heures, le Vatican a tenu à répondre aux accusations lancées fin août parCarlo Maria Vigano.
D'abord samedi après-midi dans un communiqué le bureau de presse du Saint-Siège rappelle que le pape François a ordonné une enquête approfondie dans les archives des différents services de la Curie romaine. « Les abus, ainsi que leur couverture, ne peuvent plus être tolérés et un traitement différent pour les évêques qui les ont commis ou couverts représente une forme de cléricalisme qui n'est plus acceptable », peut-on lire dans ce texte.
Mais c'est surtout la lettre ouverte d'un cardinal publiée hier qui vient répondre de manière cinglante aux accusations de l'ancien nonce aux Etats-Unis. « Je te dis franchement qu'accuser le pape François d'avoir couvert en toute connaissance de cause ce présumé prédateur sexuel, me semble à tous les points de vue incroyable et invraisemblable », écrit le cardinal Ouellet, préfet de la Congrégation des évêques.
Le cardinal canadien, qui a pris ses fonctions dénonce une « monstrueuse accusation qui ne tient pas la route ». Il explique surtout qu'après avoir regardé dans ses archives, rien ne permet de penser que le pape François aurait pu annuler des sanctions prises par Benoît XVI contre McCarrick, car elles n'ont jamais existé.
Outre ses réponses, le cardinal Ouellet reconnaît aussi des failles et s'interroge : comment McCarrick a pu être nommé à Washington et même être créé cardinal ? Une manière de dire que le Saint-Siège ne peut plus considérer les scandales comme dans le passé et doit faire la transparence. Une opération-transparence qui semble à présent commencer.
→Lire aussi :
Démission de Mgr Vigano, responsable de la communication du Vatican
Etats-Unis: le pape accusé d’avoir protégé le cardinal pédocriminel McCarrick