Avec notre correspondante à Londres, Sophie Miller
Wendy est diabétique de type 2. Comme 3,7 millions de Britanniques, elle a besoin d'insuline tous les jours, mais ses médicaments, qui viennent du Danemark et des Pays-Bas, risquent d'être bloqués aux frontières en cas de Brexit sans accord. Le gouvernement a demandé aux entreprises pharmaceutiques de faire des stocks pour éviter ce scénario, mais Wendy n'est pas rassurée.
« Tellement d'incertitude »
« Sans insuline, je risque des complications très graves, des problèmes de cœur, de reins, de vue. Je suis photographe, je ne veux pas devenir aveugle ! C'est terrifiant. Il y a tellement d'incertitude... Ils ont conseillé six semaines de stocks, mais s'il n'y a pas accord personne ne sait combien de temps ça peut durer ! »
Certains groupes pharmaceutiques auraient stocké pour quatorze semaines. Mais au Royaume-Uni, des professionnels de santé s'inquiètent d'un effet pervers. Ce stockage pourrait inciter les particuliers et les hôpitaux à faire leurs propres réserves de médicaments, et créer de fait une pénurie.
« Gros choc »
Sachant que certains médicaments ne peuvent pas être conservés, comme les isotopes utilisés dans le diagnostic et le traitement du cancer. « Leur durée de péremption fait qu'ils doivent être transportés très rapidement au Royaume-Uni pour être utilisés au plus vite, explique Mike Galsworthy fondateur du groupe des scientifiques pro-européens. Et s'il y a le moindre délai, alors leur efficacité diminue... Le Brexit pourrait causer un gros choc, l'accès au scanner pourrait être perturbé. »
Ce sont 37 millions de lots de médicaments qui sont importés chaque année au Royaume-Uni.