Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Le Labour entretient savamment le flou sur sa position concernant le Brexit depuis le début. Mais cette fois, alors que les négociations avec le bloc européen arrivent à leur terme et que le ton se corse entre Londres et Bruxelles, la pression monte et les membres du parti veulent voir leur dirigeant clarifier son discours.
Jeremy Corbyn a ces derniers mois déclaré qu’il n’était pas partisan d’un « no deal », c’est-à-dire un départ sans accord de l’UE mais qu’il ne voterait pas pour le plan de Chequers proposé par Theresa May.
Quant à savoir si oui ou non le parti soutient officiellement l’idée d’un second référendum, la position varie d’un jour à l’autre, certains au sein de la direction du Labour estiment qu’un nouveau vote serait une atteinte à la démocratie tandis que d’autres n’excluent pas la possibilité de ce que ses partisans appellent « le vote du peuple ». La direction du Labour est accusée de rester délibérément vague afin de masquer de profondes divisions au sein des travaillistes.
Et il est vrai qu’au-delà du Brexit, les accusations d’antisémitisme au sein du parti que Jeremy Corbyn promet d’éradiquer sans pourtant agir, déchirent ses membres. Or si le leader lance un appel en faveur d’élections législatives, il va devoir faire en sorte que le Labour apparaisse comme un parti en ordre de marche, prêt à gouverner…