Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Cette semaine, ce sont les employés des services d'asile qui ont décidé d'alerter l'opinion publique sur les conditions dans le camp de Moria. Rien qu'à Lesbos, il y aurait plus de 11 000 demandeurs d'asile. Pour Boris Cheshirkov du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les procédures ont été ralenties par le nombre d'arrivées : « Si vous arrivez aujourd'hui sur certaines îles et certainement à Lesbos, votre premier entretien avec les services d'asile grecs est prévu pour le milieu ou la fin de 2019 donc dans un an. Cela montre à quel point le nombre de personnes ne correspond pas aux ressources et aux structures en place. »
Attente, frustrations, conditions de vie indignes créent des tensions, selon Boris Cheshirkov : « Vous voyez beaucoup de professionnels du service grec d'asile qui travaillent sur les îles, ils atteignent aussi leurs limites, car ils doivent faire face à une pression tellement importante en travaillant dans ces conditions, avec une population qui est stressée, exténuée et sous pression. »
Selon lui, dans le hotspot de Moria la moitié des personnes dorment dans des tentes ou abris de fortune, avec au moins 50% de femmes et d'enfants. Depuis la signature de la déclaration Union européenne-Turquie il y a deux ans, seules les plus vulnérables peuvent être transférées vers le continent pour attendre la réponse à leur demande d'asile.