Avec ses cheveux gris presque blancs, ses fines lunettes sans branche et ses tee-shirts amples, Andrew Brunson cultive l’allure d’un cinquantenaire ordinaire. Celle du pasteur d’une petite église protestante d’Izmir tout à l’ouest de la Turquie, au bord de la mer Egée.
Au fil des plus de vingt ans de présence de cet homme passionné de lecture et de plongée, une toute petite communauté religieuse – une vingtaine de fidèles – s’est formée.
Originaire d’une famille de Caroline du Nord, le religieux vit depuis juillet en résidence surveillée. Une semi-liberté qui suit plus d’un an et demi d’incarcération. Décrit sur place comme un pasteur sérieux et peu adepte d’un prosélytisme forcené, qui s’exprime parfaitement en turc, ce père de famille se retrouve au centre d’un discours très véhément.
Aux Etats-Unis, Donald Trump et son très chrétien vice-président Mike Pence ne cessent de l’évoquer comme « notre bon pasteur chrétien otage ». Tandis qu’en Turquie, les accusations d’espionnage et d’activités terroristes sont systématiquement accolées à son nom.