Russie: le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov en grève de la faim depuis 3 mois

Le 14 mai, le réalisateur Oleg Sentsov commençait une grève de la faim en Russie où il a été condamné à vingt ans de privation de liberté pour « terrorisme » et « trafic d'armes ». Un procès jugé « stalinien » par l'ONG Amnesty international. Ce mardi 14 août, cela fait trois mois que cet Ukrainien né en Crimée ne s'alimente plus : par cet acte, Oleg Sentsov réclame la libération des prisonniers politiques ukrainiens. Son état de santé suscite une vive inquiétude. Dans une tribune publiée lundi dans le journal « Le Monde », plus de cent personnalités ont appelé à « agir vite pour ne pas le laisser mourir ». Plus que jamais, ses soutiens attendent un signe des autorités russes.

Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche

Dans son édition de lundi, le journal Novaïa Gazeta publiait en couverture trois photos d'Oleg Sentsov. La première datant de 2012, la deuxième de 2014 et la troisième prise le 9 août dernier dans la colonie de Labytnangui, dans le nord de la Sibérie, où il est emprisonné.

Visage pâle et yeux creusés

Sentsov apparaît le visage pâle et les yeux creusés. Sa perte de poids est flagrante. Il ne s'alimente plus depuis trois mois et refuse de recevoir des soins. Il répète qu'il n'est pas malade et qu'il poursuivra son action tant que sa revendication politique n'aura pas été entendue.

L'affaire Sentsov est suivie et prise au sérieux par les quelques médias indépendants du pays, mais d'une manière générale, elle est peu connue du grand public.

Faux espoirs

Ce week-end, une journaliste de Novaïa Gazeta a suscité de faux espoirs en annonçant que Sentsov avait quitté la colonie où il est emprisonné. L'information a été démentie par les services pénitentiaires qui, contrairement aux proches du prisonnier, ont assuré samedi que l'état de santé de Sentsov était satisfaisant.

Emmanuel Macron s'est entretenu avec Vladimir Poutine à ce sujet. L'Elysée assure que le président russe s'est « engagé à répondre » aux propositions formulées par Paris.

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