« Démission », « Voleurs », « nous ne cèderons pas », c’est ce que scandaient les manifestants vendredi 10 août au soir dans les rues de Bucarest. Parmi eux, de nombreux Roumains partis travailler à l’étranger, mais revenus dénoncer « la corruption et le détournement de fonds au profit des gouvernants ».
Parmi ces dirigeants très critiqués se trouve Liviu Dragnea. Le chef du Parti social-démocrate dirige de facto le gouvernement, mais ne peut être Premier ministre en raison d’une condamnation pour fraude électorale. Il a aussi été condamné à de la prison ferme pour abus de pouvoir et fait l’objet d’une enquête pour détournement de fonds européens.
Son parti tente clairement de mettre fin à la campagne anticorruption lancée au début des années 2000 : en juin dernier,le gouvernement a obtenu le départ de la cheffe du Parquet anticorruption et les députés ont voté un nouveau code pénal, malgré les craintes exprimées par plusieurs pays occidentaux.
En février 2017, 500 000 Roumains étaient déjà descendus dans les rues pour dénoncer la réforme de la justice. Ce vendredi, les manifestants ont reçu le soutien du président de centre-droit Klaus Iohannis, qui est en conflit ouvert avec le gouvernement social-démocrate dirigé par Sorin Cîmpeanu et a, à partir de sa page Facebook, « fermement condamné l’intervention brutale de la gendarmerie », à coup de lacrymogènes et de canons à eaux.