Espagne: le PSOE au pouvoir en minorité sur le vote du déficit budgétaire

Première défaite parlementaire pour le tout nouveau chef de l'exécutif espagnol, le socialiste Pedro Sanchez. Au pouvoir depuis le 1er juin et ne disposant que de 84 députés sur 350, il n'a pas réussi à faire approuver l'objectif de déficit fiscal pour 2018. Il était fixé à 2,7 % du PIB, soit un relâchement par rapport à l'objectif de ses prédécesseurs conservateurs, à 2,2 %. Des coups de vis sont à prévoir en conséquence.

Avec notre correspondant à Madrid,  François Musseau

Pedro Sanchez goûte pour la première fois la boisson amère de la solitude du pouvoir. Et aussi de la solitude parlementaire. Pouvoir relâcher l’exigence budgétaire pour cette année, c'était pour lui une chose importante et Bruxelles lui avait donné le feu vert. Mais, outre les deux partis de droite, Podemos et les nationalistes basques ou catalans ne l'ont pas soutenu dans cette démarche.

Si bien que ce plafond budgétaire, plutôt clément, a été rejeté. Concrètement, cela signifie que Pedro Sanchez va devoir gouverner avec un budget inférieur, de l'ordre de 5 milliards d'euros de moins que ce qu'il avait prévu.

Il lui sera donc impossible d'augmenter les retraites, comme il l’avait promis et aussi d'augmenter le salaire des fonctionnaires. Une très mauvaise nouvelle pour le chef de l'exécutif socialiste qui précisément voulait se démarquer des conservateurs sortants par sa politique sociale et de dépense publique.

Sanchez gouverne en minorité, il vient de l'apprendre à ses dépens, avec des alliés qui ne lui feront pas de cadeaux. Il va désormais devoir gouverner contre vents et marées.

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