Avec notre envoyée spéciale à Bruxelles, Anastasia Becchio
« L’accord ne règle en rien à lui seul la crise que nous vivons, qui est largement politique », concède Emmanuel Macron, tout en se félicitant de la conclusion d’un accord. « Nous n’avons pas cédé à la fascination du pire », s’est réjoui le président français qui a multiplié les rendez-vous jeudi avec les représentants de pays tenants d’une ligne dure.
Parmi les points qui contentent ces États : la perspective, même si elle est assez floue, de centres de réfugiés situés hors du territoire européen. « C’est un grand pas, qui mettra fin au modèle des passeurs », estime le chancelier autrichien Sebastian Kurtz qui prend les rênes de l’Europe dimanche. Même satisfaction du côté de l’Italie. Giuseppe Conte repart avec le sentiment d’avoir été entendu. Il faut dire qu’il y a mis les moyens, en menaçant de faire capoter le sommet.
Si le texte de compromis arraché au forceps semble satisfaire la plupart des participants, c’est peut-être parce qu’il laisse libre cours à l’interprétation. Ainsi Emmanuel Macron a affirmé que la France n’ouvrirait pas de centres de tri de migrants, comme le prévoit l’accord, car elle n'était pas un pays de première arrivée. Un argument déjà contesté par le Premier ministre italien : « Il est nulle part écrit que ces centres d'accueil en Europe devaient être dans des pays déterminés, je vous invite à la relire », dit Giuseppe Conte.