Le bateau attend actuellement une solution diplomatique dans les eaux internationales, à mi chemin entre Malte et l'Italie. Il a été refoulé par l'Italie, comme l'Aquarius la semaine passée, dont les rescapés avaient finalement été pris en charge dans le port espagnol de Valence, et par Malte.
Le navire, qui bat pavillon néerlandais, est soupçonné par les autorités italiennes d'avoir pris à son bord des migrants alors que les garde-côtes libyens étaient en train d'intervenir, en contravention donc du droit international. L'ONG allemande Lifeline, qui affrète le navire assure elle être venue en aide à des naufragés en perdition: environ 230 personnes dont 14 femmes et 4 enfants.
Par ailleurs les autorités italiennes assurent douter du pavillon néerlandais du bateau. Bateau pirate le Lifeline ? « Tous nos documents sont en ordre, tout est légal », a déclaré M. Steier, confirmant le pavillon néerlandais du navire et assurant ne pas « comprendre » ces accusations, rapporte l'AFP.
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Les migrants, un enjeu diplomatique
Plus au nord, en Sicile, devant le port de Pozzallo, l'Alexander Maersk, porte-containers danois, est aussi bloqué depuis vendredi, rapporte notre correspondante à Rome, Anne Tréca. Il transporte 110 migrants secourus et a été ravitaillé en vivres et produits de première nécessité. Mais l'équipage attend toujours l'autorisation d'entrer dans le port.
En fait Matteo Salvini, le ministre italien de l'Interieur, a fait de la guerre aux humanitaires étrangers opérant en Méditerranée une priorité, pour, dit-il, « casser les affaires des trafiquants et des mafieux ». Et de préciser : « L'Aquarius des français et l'Open Arms espagnole, actuellement en route vers la zone de secours, peuvent oublier l'Italie ». Avec ces coups de force, Rome veut obtenir une redistribution de l'accueil des migrants en Europe. Les hommes, les femmes et les enfants secourus en mer sont devenus les otages d'un jeu diplomatique.