Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Sur la place centrale de Kalamata, petite ville du sud-ouest de la Grèce, le soleil écrase tout, comme l'ont fait trois plans d'austérité successifs ces dernières années. Sortir des mémorandums ? Beaucoup n'y croient plus.
« Moi, je ne suis pas ces histoires-là, car j'en ai assez de ces gens, se lamente une femme, je ne fais plus confiance à personne. » « On ne sait pas ce que cela va donner, dit une autre. On ne peut plus faire confiance. Cela peut changer en pire, pas en mieux. »
Un peu plus loin, Antonis travaille dans une boutique de souvenirs. Il dit espérer un changement si la Grèce sort des mémorandums, mais le ton de ce diplômé en archéologie aujourd'hui âgé de 31 est amer : « Les gens qui n'espèrent plus se meurent. Si tu n'as plus d'espoir, tu n'as plus rien. L'espoir et les rêves, c'est le plus important. Si tu n'as pas ça, tu n'es rien. »
Le chômage touche aujourd'hui une personne sur cinq contre une personne sur quatre en plein cœur de la crise. Mais les retraites et salaires ont beaucoup baissé et d'autres mesures d'austérité, décidées à l'avance, sont attendues pour ces deux prochaines années.