De notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Matteo Salvini a un peu rectifié le tir mardi 19 juin en affirmant qu’il n’est pas question de ficher les Roms mais de contrôler les irréguliers. Il l’a fait parce que son allié des Cinq Etoiles, Luigi Di Maio, et le président du Conseil, Giuseppe Conte, ont déclaré qu’«un recensement sur une base ethnique est inconstitutionnel». Quant à l’opposition, elle est indignée par le comportement du ministre de l’Intérieur qui agite la peur pour imposer une politique violente, au nom de la sécurité.
Parmi les mots les plus forts, on peut citer ceux de la sénatrice du Parti démocrate Monica Cirinnà. « L'Italie est retournée en 1938 ! », année du vote des lois raciales visant les juifs italiens. Il faut préciser que sur 60 millions d’habitants, en Italie, on compte au maximum 180 000 Roms dont la majorité est de nationalité italienne.
Et parmi la communauté, on estime à moins de 10 % le nombre de personnes délinquantes. Le vrai problème qui nécessite une approche avant tout psychologique, pédagogique et culturelle, c’est la scolarisation de tous les enfants roms.