En Allemagne, le ministère des Affaires étrangères a demandé une clarification à l'ambassadeur américain Richared Grenell après ses propos sur l'extrême droite en Europe.
Dans un entretien au site ultra-conservateur Breitbart paru le 3 juin, le diplomate déclare avoir été contacté par « de nombreux conservateurs dans toute l'Europe » qui lui ont fait part de leur sentiment d'une « résurgence en cours » de cette mouvance politique, portée par l'échec des politiques de gauche.
« Je veux absolument soutenir d'autres conservateurs partout en Europe, d'autres responsables », ajoute-t-il, une déclaration pour le moins inhabituelle venant d'un ambassadeur censé rester neutre.
Faucon et « disciple imparfait du Christ »
Les déclarations ont provoqué quelques remous en Allemagne. « Les citoyens européens n'ont pas besoin qu'un vassal de Trump leur dise pour qui voter, a ainsi réagi le député social-démocrate allemand Thorsten Schäfer-Gümbel dans un tweet. Un ambassadeur qui s'immisce ainsi dans le débat démocratique n'est tout simplement pas à sa place ».
Richard Grenell, 51 ans, s'était déjà fait remarquer le jour même de sa prise de fonction le 8 mai pour avoir sommé les entreprises allemandes de cesser leurs activités en Iran après la décision de Washington de dénoncer l'accord nucléaire et de rétablir les sanctions contre Téhéran.
Ouvertement homosexuel, partisan du mariage gay, il se décrit sur Twitter comme un « disciple imparfait du Christ ». Ancien porte-parole de la mission américaine à l'ONU sous l'administration Bush, il a travaillé avec John Bolton, un « faucon » nommé récemment conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump.
Richard Grenell, «fan» du chancelier autrichien Sebastian Kurz
Pendant plus d'un an, l'ambassade des Etats Unis à Berlin a fonctionné sans ambassadeur. Le républicain Richard Grenell est finalement entré en fonction voici quatre semaines. Depuis, il multiplie les déclarations provocantes. Car Richard Grenell n'a pas l'intention d'adopter le ton qui sied aux diplomates. C'est sans doute pourquoi il a déclaré son admiration pour le chancelier Autrichien Sebastian Kurz, qui vient de conclure une alliance avec l'extrême droite, relate Nathalie Versieux, correspondante de RFI à Berlin. « C'est [Sebastian Kurz, ndlr] une rock-star, je suis un grand fan ». Kurz sera d'ailleurs invité à déjeuner à l'ambassade la semaine prochaine, une initiative contraire aux règles de la diplomatie qui choque la classe politique allemande.