Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Cheveux blonds mi-longs et petite robe bleue, Youlia Skripal est filmée en extérieur dans un endroit qui pourrait être un parc ou une forêt. La jeune femme porte au cou la marque encore très visible d’une trachéotomie qui rappelle son long séjour en soins intensifs à l’hôpital de Salisbury.
S’exprimant en russe, Youlia Skripal explique face à la caméra qu’elle et son père ont eu beaucoup de chance d’avoir survécu à cette tentative d’assassinat « choquante » et que leur rétablissement s’est avéré « lent et extrêmement douloureux ».
La jeune femme de 33 ans dit avoir tenu à interrompre sa convalescence sous protection policière pour faire taire certaines rumeurs et a insisté sur le fait qu’elle parlait en son nom. Moscou, par l’intermédiaire de son ambassade à Londres, fait courir le bruit que les Skripal sont retenus contre leur gré au Royaume-Uni, tandis que sur les réseaux sociaux des messages automatiques émanant de Russie les donnent pour morts depuis des semaines ou bien suggèrent au contraire qu’ils n’ont jamais été empoisonnés.
Etonnamment, malgré son empoisonnement, dont Londres juge Moscou responsable et qui provoqué une vaste crise internationale, Youlia Skripal conclut en espérant retourner un jour dans son pays.