Avec notre correspondant au Vatican, Eric Sénanque
Des futurs cardinaux annoncés par le pape François, l'une des figures les plus marquantes est sans doute celle de Mgr Louis Sako, le patriarche chaldéen de Bagdad. Chef de cette Eglise orientale depuis 2013, cet homme de 70 ans est très apprécié à Rome pour son courage et son franc-parler, dans un pays où les chrétiens ont payé un lourd tribut au groupe Etat islamique.
Mgr Sako a récemment critiqué la corruption des élites irakiennes, mais aussi l'instrumentalisation de symboles chrétiens à des fins politiques. Il est le trait d'union entre le pape et les chrétiens d'Orient et sera le deuxième cardinal en poste au Moyen-Orient, aux côtés du patriarche de l'Eglise maronite libanaise Bechara Rai.
Autre futur cardinal – et c'est une surprise : Mgr Konrad Krajewski. Le pape a appelé ce Polonais pour en faire son aumônier. C'est lui qui incarne les œuvres de charité du souverain pontife, n'hésitant pas à accueillir des migrants chez lui. On le voit régulièrement distribuer des repas aux pauvres dans la périphérie de Rome.
Mgr Giovanni Angelo Becciù recevra lui aussi la pourpre. Ce Sarde, ancien diplomate du Vatican à Cuba et en Angola, est depuis 2013 le numéro deux de la puissante secrétairie d'Etat. Le pape apprécie sa poigne à tel point qu'il en a fait son représentant auprès de l'Ordre de Malte, longtemps traversé par les querelles intestines.
Le pape dans un an à Madagascar?
Enfin, à 54 ans, Mgr Tsarahazana deviendra le quatrième cardinal de l'Eglise malgache. Il est une voix qui compte dans l'Eglise de l'île. Depuis 2015, il est le président de la conférence épiscopale de l'île.
Ce choix de l'évêque de Toamasina vient montrer l'attachement du pape à la Grande île. Depuis plusieurs années François se sent proche du sort des Malgaches. En février dernier il avait publiquement témoigné de sa proximité envers les habitants de l'île, après le passage d'un cyclone. A Madagascar, le pape y est même attendu avec impatience, invité il y a déjà quatre ans lors de la visite au Vatican du président Hery Rajaonarimampianina. Cette visite pourrait se faire en mai 2019, et marquerait les trente ans de la visite de Jean-Paul II sur place. Mais le voyage ne devrait pas être confirmé avant la fin de l'année.
L'an dernier, le cardinal Parolin, secrétaire d'Etat du Saint-Siège avait passé six jours à Madagascar pour une visite d'Etat. Il y avait notamment célébré une messe à laquelle était présents pas moins de cinq présidents, anciens et actuel. Le numéro deux du Vatican espérait alors avoir semé des germes de réconciliation pour la Grande île.