Avec notre correspondant à Sarajevo, Laurent Rouy
Quelque 15 000 personnes, principalement des Turcs vivant dans les différents pays de l’Union européenne, mais aussi des musulmans de Serbie et de Bosnie, ont assiste au meeting de Recep Tayyip Erdogan à Sarajevo.
Le président turc avait choisi la capitale bosniaque pour montrer aux Européens et à la diaspora turque qu’il peut organiser un meeting électoral en Europe sans le feu vert de Bruxelles.
La Bosnie etait le seul pays ou une telle manifestation était possible, parce que les leaders musulmans bosniaques au pouvoir souhaitent développer les liens avec Ankara.
La Turquie est très présente économiquement en Bosnie et Erdogan a promis la construction rapide de deux autoroutes. Depuis plusieurs années, la Turquie s'intéresse à la Bosnie et aux autres pays des Balkans.
La région faisait, au 19e siècle, partie de l’Empire ottoman, des liens culturels existent encore, et Erdogan, très incisif depuis quelques années sur la scène internationale, cherche à recréer une zone d'influence pour la Turquie.
Cette offensive diplomatique, très critiquée par l'opposition en Bosnie, vient concurrencer les intérêts européens. Cette pression turque de plus en plus visible a d'ailleurs été discutée au sommet UE-Balkans de Sofia, le 17 mai.
En venant en Bosnie à la pêche aux voix de la diaspora, Erdogan marque un point dans chacun de ces domaines.