De notre bureau à Bruxelles,
La Commission européenne a décidé de débuter l’offensive avec comme horizon les élections européennes qui auront lieu en mai 2019. Les contre-vérités ne sont pas nouvelles dans un contexte européen. Les institutions de l’Union européenne ont de tout temps été la cible de fausses informations de la part des eurosceptiques de tout poil, mais la présidentielle américaine a fait prendre conscience aux dirigeants européens de la nécessité d’une protection renforcée.
La Commission a donc décidé de s’y attaquer à partir du moment où on peut vérifier : « Qu’elles sont trompeuses ou fausses, qu’elles sont conçues et diffusées dans un but lucratif ou pour tromper le public et susceptibles de créer un préjudice ». L’objectif de cette définition qui prend les fausses nouvelles avec des pincettes et bien sûr de ne pas se trouver en situation de mettre de bâtons dans les roues de la presse. D’autant qu’une presse de qualité et l’éducation aux médias figurent en bonne place parmi les mesures préconisées par la Commission.
Des mesures uniquement incitatives
Alors que de son côté, l’Allemagne s’est déjà dotée d’une loi contre les fausses nouvelles et que la France est en train d’en élaborer une dans une perspective électorale, La Commission se contente de proposer aux acteurs de l’internet de mettre en place leur propre « code de bonne conduite ». Un code qui devra notamment garantir, d’ici juillet, la transparence des contenus sponsorisés, proposer un accès plus facile à des sources d’information différentes, traquer et fermer les faux comptes et permettre la vérification des algorithmes.
Relativement timide dans ses propositions, certains regrettent que la Commission n’aille pas plus loin… La Commission l’assure, si en octobre les premiers résultats montrent que les mesures prises par les géants de l’internet ne sont pas satisfaisantes, alors elle réfléchira, cette fois-ci, à établir une législation contraignante.
La création d’un réseau européen de vérificateurs
La Commission envisage également la mise en place d’un réseau indépendant de vérificateurs de faits, sur le modèle du réseau mondial déjà existant. Ce réseau devrait permettre à la Commission de s’assurer du respect d’une de ses demandes, à savoir l’accès permanent donné aux pouvoirs publics, chercheurs et réseau de vérificateurs aux plateformes pour pouvoir surveiller la désinformation en ligne.
L’Union européenne a déjà créé en 2015 une cellule dont la mission est de contrer la désinformation d’origine russe. Cependant, si elle veut pouvoir couvrir l’ensemble de la Toile, elle va avoir besoin de la coopération des plateformes.