Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Interrogée la veille par une commission parlementaire, Amber Rudd avait assuré avec fermeté que le ministère de l’Intérieur n’avait aucune consigne chiffrée pour l’expulsion des immigrants illégaux au Royaume-Uni.
Or, un rapport communiqué par le Home Office aux députés et aux médias vient de montrer au contraire que ces objectifs existent bel et bien et pourraient expliquer le scandale touchant ceux qu’on a surnommés « la génération Windrush ».
Le gouvernement britannique a en effet été contraint la semaine dernière de s’excuser et de promettre de régler la situation de milliers d’immigrants antillais arrivés légalement au Royaume-Uni à la fin de la guerre après que des dizaines d’entre eux se sont retrouvés menacés d’expulsion vers des pays où ils n’ont jamais vécu, parce qu’ils n’avaient pas les documents nécessaires pour prouver qu’ils étaient Britanniques.
Appels à la démission
Amber Rudd s'est défendue devant les députés, promettant à nouveau de régler la situation mais les appels à sa démission se multiplient. La polémique met le gouvernement dans une position extrêmement embarrassante. Il est pourtant peu probable que la ministre soit contrainte à partir car en réalité elle sert de bouclier à Theresa May, véritable responsable de cette politique hostile d'immigration quand elle était elle-même ministre de l'Intérieur.