C'est peut-être un tournant pour la défense de l'Europe. Jamais militaires français et allemands ne s'étaient mis d'accord autour d'un programme commun de cette envergure.
Une décision avant tout politique, car en réalité aviateurs français et allemands n'ont pas forcément les mêmes contraintes et les mêmes besoins. Quoi qu'il en soit, dans 25 ans il faudra remplacer les chasseurs Rafale, côté français, et Typhoon, côté allemand. A moins d'acheter le F-35 américain déjà disponible.
Les études du Scaf, le futur système d'avion de combat, doivent débuter dès cette année, et les premiers contrats de réalisation signés dès 2021. « L'objectif est bien d'éviter les errements que nous avons connus dans d'autres programmes européens ces dernières années », précise-t-on dans l'entourage de Florence Parly, à Paris.
Gaspillage d'argent public, retard dans les livraisons, performances pas toujours au rendez-vous, un récent rapport de la Cour des comptes en France n'est pas tendre avec la coopération européenne en matière d'armement. Sur le principe, les industriels Dassault Aviation et Airbus sont « d'accord pour regrouper leurs forces ». Une première, ce qui pour le moment, met hors-jeu le Britannique BAE dans une Angleterre empêtrée dans le Brexit.
« La porte est ouverte à d'autres pays partenaires », précise-t-on au ministère des Armées, « mais c'est Dassault et Airbus qui devront sélectionner les entreprises associées au programme », précise une source industrielle à Paris.
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