Affaire Skripal: Moscou dément son implication au Conseil de sécurité de l'ONU

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a une nouvelle fois vivement démenti son implication dans l'empoisonnement du double agent Skripal et de sa fille le 4 mars dernier à Salisbury. Son ambassadeur Vassily Nebenzia a assuré que Moscou avait intérêt « plus que personne » à la vérité et demandé des excuses aux Britanniques pour ce qu'il a qualifié « d'accusations hâtives ».

Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau

Quand la réalité dépasse la fiction, les diplomates s'en remettent parfois à la littérature. L'ambassadeur russe a ainsi cité successivement Sherlock Holmes, Alice au pays des Merveilles et Crimes et Châtiments pour condamner ce qu'il a qualifié de « théâtre de l'absurde ».

Les Russes n'avaient aucun intérêt à éliminer l'agent Skripal ainsi que sa fille, assure Vassily Nebenzia, qui pointe – comme il l'avait déjà fait lors de la dernière réunion sur le sujet – la responsabilité des Britanniques et des Américains qui ont pu fabriquer selon lui du Novichok. « Vous jouez avec le feu, a-t-il lancé à l'ambassadrice britannique fraîchement arrivée aux Nations unies. Vous allez le payer car l'enquête est loin d'être achevée. »

Peu impressionnée par ces rodomontades, l'ambassadrice britannique Karen Pierce a résumé d'une figure assassine l'attitude de la Russie : celle d'un « pyromane qui voudrait enquêter sur son propre incendie ».

Moscou avait demandé cette réunion publique au lendemain de son échec à participer à l'enquête conjointe de l'organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Cette dernière devrait rendre ses conclusions prochainement. Beaucoup de diplomates estiment que les Russes sont fébriles et préparent déjà leur narratif pour contester ses conclusions.

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