Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Le président polonais a motivé sa décision par le fait que la loi de dégradation mettait tout le monde dans le même sac sans donner aucune possibilité aux accusés ou à leurs héritiers de se défendre en justice.
D'après Andrzej Duda, certains membres du Conseil militaire de salut national, responsable de l'état de siège en Pologne en 1981, n'y ont pas joué de rôle actif et ne méritent pas d'être dégradés. Le chef de l'Etat doit entamer la semaine prochaine des consultations avec les anciens combattants pour proposer un autre texte.
Alors que des dizaines de statues à la gloire de l'ex-URSS sont démontées et de nombreuses rues sont débaptisées actuellement en Pologne, le veto du président a surpris.
Via sa porte-parole, le parti conservateur Droit et Justice se déclare « surpris et déçu ». L'ancien ministre de la Défense Antoni Macierewicz estime que c'est un « mauvais signe et une mauvaise décision pour la reconstruction d'une armée indépendante ».
Pour l'ancien premier ministre socialiste Leszek Miller, il s'agit d'un cadeau de Pâques aussi agréable qu'inattendu. Même si une nouvelle version de la loi risque de revenir très vite sur le bureau du président.