Le premier soutien est arrivé des Etats-Unis, allié indéfectible des Britanniques, rapporte notre correspondante à New York, Marie Bourreau. Quand Nikki Haley prend la parole, c’est la première fois qu’un officiel américain accuse directement la Russie : « Les Etats-Unis pensent que la Russie est responsable de l’attaque sur ces deux personnes sur le territoire du Royaume-Uni, en utilisant un agent neurotoxique de qualité militaire ».
Elle est immédiatement moquée par l’ambassadeur russe Vassily Nebienza qui salue ses qualités de chimiste avant de contre-attaquer : « Il est bien étrange de proférer des accusations contre nous. Que faites-vous du principe pro bono ? A qui profite le crime ? Peut-il réellement profiter à la Russie à la veille de présidentielle et d’une coupe du monde de football ? En revanche, il y a des pays à qui profiterait la culpabilité de la Russie », réplique-t-il.
Solidarités et appels à la prudence
« Soyez à nos côtés », a plaidé pour sa part l’ambassadeur britannique. Un message entendu par ses alliés, dont la France, qui a affirmé sa « totale solidarité » et qui craint une prolifération de ces armes. Paris a annoncé son intention de « coordonner sa réponse » avec Londres
C’est la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale qu’un agent neurotoxique est utilisé en public sur le sol européen. « Il ne peut y avoir d'impunité pour ceux qui ont recours aux armes chimiques », a avancé la représentante polonaise Joanna Wronecka.
Plusieurs Etats membres ont demandé des « enquêtes impartiales et exhaustives », comme la Chine, le Kazakhstan qui a aussi appelé à la « prudence avant de tirer des conclusions », l'Ethiopie qui veut « une enquête indépendante » ou la Bolivie qui a souhaité qu'elle soit « dépolitisée ».