Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
La nuit est tombée dans ce quartier résidentiel de Moscou. Arthur et Maxim, deux jeunes militants pro-Navalny font la tournée des immeubles, les bras chargés d’affiches appelant au boycott des urnes.
« Nous collons ces affiches sur les portes d’entrée. Là, sur cette affiche, il y a marqué " l’élection du 18 mars est un mensonge. Ne vous laissez pas berner ". Pour nous le boycott, c’est le seul moyen qu’on a de montrer qu’il s’agit d’une farce, et non d’une élection. Une élection sans concurrence, ce n’est pas une élection démocratique », explique Arthur.
En décembre dernier, Alexeï Navalny est déclaré inéligible en raison d’une condamnation qu’il juge fabriquée de toutes pièces. Depuis, l’opposant s’est lancé dans une croisade pour le boycott des élections. Pour lui, comme pour ses partisans, participer au scrutin, c’est jouer le jeu du Kremlin.
« Les candidats qui ont été autorités à participer, Sobchak ou Groudinine, sont des marionnettes du Kremlin, et n’ont qu’un rôle : faire monter la participation. De toute façon ils représentent moins de dix pour cent des intentions de vote. La plupart des gens qui iront voter, ils voteront pour Poutine », affirme Maxim.
Dimanche, les partisans d’Alexeï Navalny ne prêteront guère d’attention au score de Vladimir Poutine. Le chiffre qu’ils scruteront sera celui de l’abstention. Une abstention qu’ils espèrent record.
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