Avec correspondante à Barcelone, Leticia Farine
« Nous sommes le cri de celles qui n’ont plus de voix » ou encore « mon corps mon choix ». Voici quelques-uns des slogans que l’on pouvait retrouver au cœur de la manifestation à laquelle ont participé jeudi plusieurs centaines de milliers de femmes vêtues de violet, la couleur du féminisme.
Parmi elles, il y avait Sonia Martinez, une diététicienne de 43 ans. Si elle a mis la clef sous la porte durant toute une journée, c’est pour envoyer un message à la nouvelle génération.
« Je n’ai pas travaillé aujourd’hui et j’ai dû perdre près de 150 euros, c’est de l’argent qui aurait pu m’aider à acheter certaines choses, mais il est plus important pour moi de défendre certaines valeurs. Je veux que les enfants grandissent avec un point de vue différent sur les relations entre les hommes et les femmes. Nous les femmes avons été ignorées et maltraitées durant toute l’histoire de l’humanité, mais maintenant c’est l’heure du changement », dit-elle.
Le succès de la manifestation, selon Monica Gijon, professeur à l’université de Barcelone, c’est qu’il n’a pas réuni que des féministes convaincues.
« Je suis ravie qu’il y ait en plus du mouvement féministe activiste de nombreuses femmes qui ne se seraient pas dites féministes, mais qui s’unissent à cette cause fraternelle. Il y a de la fraternité entre les femmes, mais aussi entre les femmes et les hommes pour construire un monde meilleur sans autant d’oppression », explique la spécialiste.
Des hommes, il y en avait plusieurs centaines à la manifestation. Venus soutenir leurs amies ou leurs compagnes, ils étaient appelés à se positionner en dehors du cortège pour laisser en ce jour, la place aux femmes.