De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Pour entamer sa première tournée occidentale en tant que prince héritier, Mohammed ben Salmane a choisi Londres au moment où les deux alliés veulent sceller un partenariat élargi et renforcé. Mais ces petits arrangements entre amis ne sont pas sans provoquer des remous face au rôle joué par les deux pays dans la guerre au Yémen.
Jeremy Corbyn, le chef du parti Labour a de façon cinglante remis en question leur relation lors de la séance des questions au chef du gouvernement : « Est-ce qu’après avoir essayé de lui vendre nos armes, la Première ministre tentera aussi de convaincre le prince héritier de mettre fin aux abus choquants des droits de l’homme en Arabie saoudite ? »
Une attaque frontale qui a provoqué cette réponse laconique de Theresa May : « Nos liens avec l’Arabie saoudite sont historiques et très importants mais je ne manquerai pas de faire part au prince héritier de nos inquiétudes sur les droits de l’homme… »
L’embarras du gouvernement est palpable mais les contrats commerciaux et militaires signés avec Riyad rapportent des milliards de livres et créent des milliers d’emplois au Royaume-Uni. Dans le contexte du Brexit, c’est la recherche de partenaires commerciaux qui devra primer.