Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet
C’est une stratégie basée sur une réponse en trois temps, avec tout d’abord le lancement de procédures, de plaintes contre les Etats-Unis devant l’Organisation mondiale du commerce. L’UE espère avoir à ses côtés ses partenaires commerciaux pour cette action.
Le deuxième volet serait une série de droits de douane sur les produits de l’acier et de l’aluminium pour protéger le marché européen, pour éviter qu’il ne soit noyé sous les produits qui n’auraient plus de débouchés aux Etats-Unis.
Le dernier volet, le plus visible peut-être, c’est celui des mesures de rétorsion. Cette fois, la Commission attend l’opinion des 28 capitales pour établir sa liste, mais on s’attend à des droits de douane sur le jus d’orange, les motos Harley-Davidson, le bourbon, les airelles, le beurre de cacahouète, par exemple.
Pour la Commission, la justification sécuritaire est un pur prétexte
Des mesures destinées à compenser les pertes financières européennes et les produits choisis pourraient, comme lors de la dernière guerre de l’acier il y a quinze ans, provenir de régions des Etats-Unis qui ont voté pour le président.
La commissaire au Commerce, qui est chargée de la réponse européenne, espère encore voir Donald Trump revenir sur ses intentions ou, sinon, exclure l’Union européenne de ces mesures.
Les Européens espèrent tenter de convaincre la Maison Blanche que de telles mesures seraient de très mauvais aloi, qu’il faut tout faire pour éviter une nouvelle guerre commerciale. Et la commissaire souligne aussi que l’UE juge ces mesures strictement protectionnistes et que la justification sécuritaire est un pur prétexte.
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