Le triomphe des partis europhobes et xénophobes en Italie inquiète les ONG qui gèrent sur le terrain la crise des migrants. Comment ces choix électoraux vont-ils se traduire pour ceux qui tentent de venir en aide aux étrangers qui rejoignent clandestinement l'Italie. L'Italie, jusque-là très seule dans la tempête migratoire, va-t-elle opter pour un arrêt des opérations de sauvetage en mer dans lesquelles elle est très impliquée ?
« Nous redoutons le fait que cela n’empire la situation sur zone et que le gouvernement italien soit moins enclin à laisser ou à aider aux opérations de sauvetage. C’est une évidence. C’est d’autant plus regrettable qu’il y a, non seulement le sauvetage que nous faisons, nous, mais les Italiens prennent une grande part au sauvetage. La garde-côte italienne - les navires de guerre italiens -, en sont une partie importante», s'alarme Francis Vallat, président de SOS Méditerranée France
« Stop à l’invasion »
Une chose est sûre, l'extrême droite est désormais en mesure de peser sur les négociations dans ce dossier. Le slogan « Stop à l’invasion » du grand vainqueur des élections, Matteo Salvini, leader de la Ligue, ne laisse guère de doutes sur ses intentions. Les premières répercussions pourraient donc être financières. Comme l'explique Francis Vallat qui craint qu' « il y ait moins de moyens sur zone pour assurer ces sauvetages. C’est sûr que pour nous, ça semble ne pas être une bonne nouvelle. En même temps, je crois que c’est important de dire que ce n’est pas une surprise, parce que l’Europe est gravement coupable du résultat italien, tel qu’on peut le lire. L’Italie a vu une montée du populisme et de l’anti-européanisme, parce que malgré tous ces appels à la solidarité des pays d’Europe, les pays concernés ont grosso modo fait la sourde oreille ».
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