Avec notre correspondant à Moscou, Jean-Didier Revoin
« Gazprom est contraint de lancer immédiatement devant la Cour d’arbitrage de Stockholm la procédure de rupture de ses contrats avec Naftogaz encadrant ses livraisons et le transit du gaz ». C’est ce qu’a déclaré Alexeï Miller, patron du géant gazier russe Gazprom peu après la condamnation de son groupe par cette même cour, le 28 février dernier, à verser une indemnité 2,5 milliards de dollars à son homologue ukrainien Naftogaz, soldant ainsi l’ensemble de leurs différends.
Une condamnation qui porte sur le transit par l’Ukraine du gaz que la Russie exporte vers l’Europe, la Cour reprochant à Gazprom de ne pas avoir livré les volumes de gaz prévus pour le transit. Un transit que Kiev monnaie et que Moscou tente de réduire au minimum en utilisant des canaux de distribution contournant l’Ukraine, à l’instar du Gazoduc Nord Stream qui relie la Russie à l’Allemagne en passant sous la mer Baltique.
Pour justifier leur décision, les arbitres ont invoqué les importantes difficultés que connaît l’économie ukrainienne, faisant dire à Alexeï Miller : « Nous sommes opposés au fait que les problèmes économiques de l’Ukraine soient résolus à nos dépens, la prolongation des contrats n’est donc pas opportune ni intéressante financièrement pour Gazprom ». Reste à savoir si les arbitres suivront les arguments de Gazprom dont le contrat avec Naftogaz expire en 2019.