Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Elle s’appelle Annegret Kramp-Karrenbauer. Même pour des Allemands, le nom n'est pas des plus simples, d'où l'abréviation AKK. Favorite pour la succession d'Angela Merkel, on l'attendait à un poste ministériel, mais elle a choisi de devenir secrétaire générale de la CDU, à la surprise de tous.
« Elle est la première femme à exercer cette fonction, a annoncé la chancelière lors d’une conférence de presse, avant de provoquer l’hilarité des présents. Ah non, c’est vrai, c’était moi, la première. »
Une successeure plus ferme sur l’immigration et contre le mariage gay
Cette fidèle parmi les fidèles de la chancelière, baptisée par les médias « La Merkel de la Sarre » ou « Mini Merkel », dirige depuis sept ans la Sarre, une petite région où elle a été réélue avec brio en 2017 alors que le SPD espérait bien la renverser. Avec ce choix, Angela Merkel contre les plus conservateurs qui la critiquent et veut continuer à positionner la CDU au centre. Bien qu’Annegret Kramp-Karrenbauer défende des positions plus fermes sur l'immigration ou encore contre l'ouverture du mariage aux homosexuels.
Ce choix doit permettre à la nouvelle secrétaire générale de se faire connaître davantage au plan national pour s'imposer plus tard dans son rôle d'héritière de la « reine Angela ». L’intéressée dément pourtant un tel projet. « Je n'ai jamais eu de faiblesse pour les rôles de princesse, même pour un déguisement au carnaval, dit-elle devant la presse. Donc je ne revendique pas cette étiquette. »
Il y a trois ans, AKK s'était plutôt déguisée en femme de ménage pour le carnaval. Ses ambitions politiques, malgré sa modestie de façade, devraient la porter vers des postes plus importants.