Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Non, Angela Merkel ne considère pas que son autorité est remise en cause. Pourtant depuis plusieurs jours, la grogne gagne de l'ampleur chez les chrétiens-démocrates d'ordinaire moins rebelles. L'aile libérale trouve que les concessions aux sociaux-démocrates ont été trop importantes. Les jeunes veulent qu'on ne les oublie pas dans la répartition des portefeuilles. Et surtout la perte du ministère des Finances abandonné au SPD cristallise les critiques.
Angela Merkel se défend, estimant que l'alternative de nouvelles élections n'était pas plus alléchante : « C'est une perte douloureuse. Mais c'est une solution acceptable. Et puis la politique du nouveau gouvernement est coordonnée. Un ministre des Finances ne décide pas seul. J'assume totalement la responsabilité de cette décision. »
La grogne touche aussi la personne même d'Angela Merkel. Ouvertement, certains évoquent la nécessité de préparer la succession de la chancelière. Là aussi l'intéressée reste ferme. Angela Merkel répète qu'elle a promis aux électeurs qu'elle resterait en poste jusqu'au terme de la législature. Elle refuse de se dédire. Pas question non plus de quitter avant 2021 la tête de la CDU pour préparer sa succession. Seule concession: le nouveau cabinet doit refléter toutes les tendances de la CDU et la liste des ministres sera présentée avant le congrès du parti le 26 février qui doit approuver l'accord de coalition.