Avec notre correspondante à Bruxelles, Laxmi Lota
« Pourquoi encore plaider ? Pour me rendre intéressant ? Pour avoir la Une des journaux ? » commence par interroger de manière très théâtrale, Me Sven Mary, l'avocat de Salah Abdeslam. « Salah Abdeslam vous a dit qu'Allah était son seul juge. Pourquoi vouloir me fatiguer à le défendre ? », poursuit-il.
« Pour démontrer aux barbares de l'EI que l'Etat de droit reste debout », explique l'avocat. Me Sven Mary, réputé pour être procédurier, n'a pas failli a sa renommée.
Il débute son argumentation en invoquant un problème de procédure : « les poursuites sont irrecevables », assène-t-il, car l'article 12 sur l'emploi des langues n'a pas été respecté. Selon lui, le juge d'instruction aurait dû rédiger le procès-verbal en néerlandais ; or, il l'a fait en français.
Me Mary est ensuite revenu sur les faits : « Il n'y a aucune trace de l'ADN de Salah Abdeslam sur les armes de la fusillade ! ». « Ils auraient pu faire un massacre, ce n'est pas arrivé », plaide l'avocat du deuxième prévenu.
« Doit-on leur décerner le prix Nobel de la paix ? (...) Arrêtez de nous dire qu'ils sont trop gentils ! », rétorque Me Bauwens, représentant des parties civiles. « Ce n'est pas un drapeau d'Anderlecht qu'on a retrouvé chez eux, c'est un drapeau de Daech ! »
Quant la présidente donne la parole à Sofiane Ayari, qui avait aidé Salah Abdeslam dans sa fuite, et lui demande s'il a un mot pour les victimes, les policiers blessés durant la fusillade, ce dernier répond qu'il n'a rien à ajouter. Les débats reprendront le 29 mars.